mercredi 6 juillet 2011

J’ai un de mes cousins

 
J’ai un de mes cousins qui travaille à la Banque mondiale. Il est fonctionnaire international, quoi ! Paraît que c‘est beaucoup plus prestigieux et plus lucratif qu’émaner à la fonction publique camerounaise. Les sous qu’il touche sont virés dans une banque française en France, qui les lui renvoie ici… dans une autre banque à capitaux majoritairement français à Douala !
Ces sous qui lui viennent d’Occident, transformés en monnaie de singe-cfa,  lui permettent de faire ses courses non pas au marché Central ou à celui de New-deïdo, mais plutôt dans les grandes surfaces de Bonapriso. Là où la majorité des produits et des vivres frais vendus viennent d’Europe et d’ailleurs : des pommes de France, des artichauts d’Espagne, des macaronis pleins d’œuf d’Italie, du caviar de Russie, etc.,
L’eau qu’il boit !? Evidemment que ce n’est pas le liquide coloré de CAMWATER[1] qu’il ingurgite ! Paraît que c’est dangereux pour sa santé ! Cependant, il ne boit pas plus celle des sources Tangui ! C’est trop peu pour lui ! Il boit du Badoit, s’il vous plaît ! Faut dire que c’est un duala bien dans sa peau !
Et pour faire ses courses dans la ville, il se sert d’une grosse bagnole bardée de grosses roues qui occupent une bonne partie de la route ! pas étonnant qu’il yait autant d’embouteillage dans les rues de Douala. Une ville dont le circuit routier est plus fait pour les benskins[2] que les véhicules à quatre roues ! Et surtout qu’il utilise un quatre-quatre qui consomme plus de carburant qu’un chameau ! Pourtant, cette grosse ferraille lui sert moins dans nos routes défoncées, que ce même chameau est utile aux bédouins ou aux talibans dans le désert !
Ces mêmes billets verts reconvertis en monnaie de singe-cfa, qu’il gagne à la Banque mondiale et qui lui parviennent toujours ici d’une banque française à une autre banque française, lui ont permi d’épouser, les doigts dans l’œil, un petit canon, une belle fille de Bonapriso[3], qu’il a installé en France avec leurs trois enfants !
 Oh ! Rassurez-vous, ce n’est pas une mise en quarantaine ! Ce n’est pas qu’il aurait peur du regard baveux des voisins sur la silhouette alléchante de celle qui est devenue sa moitié (si l’on s’en tient au dire de la bible), C’est parce que sa femme n’aime pas trop venir en Afrique depuis qu’ils se sont installés dans leur cité de la région parisienne ! Elle dit que vivre au Cameroun, ça la déprime énormément. Voir trop de Noirs et trop de misères autour d’elle, ce n’est plus trop bon pour sa santé. Elle a maintenant une santé de fille de pays développé !
Bon ! Comme mon cousin a toujours été d’une nature très conciliante, très conciliante même, pour ne pas la déstabiliser, et ne pas avoir à se payer de gros frais d’hospitalisation en lui demandant de vivre quand même à Douala, il va donc la rejoindre tous les trois mois dans la banlieue parisienne. Dans un petit quartier dont la population est composée essentiellement de maghrébins et de Noirs qui ont émigré depuis belle lurette en France ! C’est franchement Pas de pot pour elle ! Alors qu’elle croyait en avoir fini avec la vision de faces noires dans son quotidien, elle y replongeait en plein ! Mais elle a dû se faire une raison. C’est quand même différent : les noirs de sa banlieue ont été ravalés par maints hivers. Ils ont ramolli comme le disait Ambroise Mbia dans l’un de ses sketchs ! Il y en a même qui sont franchement pâles… Tout comme notre regretté Michael Jackson ! Au final, ça fait quand même moins sombre lorsque vous vous baladez dans la rue des cités !   
Ce petit problème solutionné au mieux, là-bas, dans leur petite banlieue frisquette, ils parviennent à avoir, tant bien que mal,  une petite vie épisodique de couple. Tous les trois mois.
Mais, mon cousin a finit par m’avouer que sa famille lui manquait énormément, le reste du temps assez long il est vrai, où son petit cocon vital ne pouvait pas être à ses côtés. Alors moi, pour faire bonne figure, je me suis mis à le plaindre car c’est un bon frère, quand même. Avec lui, on est toujours de s’offrir sa 33 comme on veut et quant on veut. Et croyez-moi, mes frères, avec les temps de disette que nous vivons au Cameroun, c’est un élément déterminant que d’avoir à ses côtés quelqu’un qui, vous menant promener à la Rue de la Joie de Deïdo  peut à tout moment vous offrir à boire, vous payer une carpe braisée ! Vous ne vous rendez pas très bien compte, mais l’amitié d’un frère qui peut vous balader dans sa voiture climatisée, à n’importe quel moment du jour tout comme de la nuit, ça n’a pas de prix !
Je lui ai donc fait comprendre que si sa famille lui manquait tant, il y a une solution toute simple à envisager : il n’avait qu’à demander une mutation en Europe. Il pourrait donc ainsi être à côté de sa femme et de ses enfants dans leur petite banlieue parisienne. C’est pas si compliqué que ça quand même !
C’est là qu’il m’a répondu qu’il ne pouvait pas le faire.  Alors moi j’ai insisté. Je lui ai demandé :
- Et pourquoi donc tu peux pas le faire ! Serait-ce à cause de la maladie de Tanti (sa maman) ici, à Douala ? Ou encore de  la concession  familiale dont tu dois quand même un peu retaper les cases, toutes les saisons de pluies ?
Non, non ! Qu’il m’a répondu, en riant même plutôt, c’est plutôt à cause de son deuxième bureau, une chouette fille de Bonendalé, qui gère un petit circuit prospère à Akwa ! Elle par contre, n’a aucune intention de migrer à l’étranger, même pour les beaux yeux de la banlieue parisienne. Et lui, il n’a en retour, aucune intention de la quitter, de la laisser seule ici dans la jungle de Douala !…
A la réflexion, tout cela est bien embêtant quand même, car je commence à comprendre, que les gens ont des problèmes qui sont au-dessus de ma capacité à les résoudre !!!

 


[1] Société nationale distributrice d’eau
[2] Moto-taxis de la ville de Douala.
[3] Plus précisément de Bali, comme le chantait Dina Bell.

Conversation entre un sage et un nécessiteux



-          De quoi te plains-tu, mon tout jeune ?
-          De beaucoup de choses, Vieux père… en particulier du déroulement de mes jours au jour le jour ! Je vis un véritable cauchemar, grande lumière des tropiques… !
-          Ah… !?
-          Eh oui ! Vieux père. Je bosse pas, mais je suis un chômeur qui a des idées… un peu comme la France, quoi ! Cependant, contrairement à la France, j’ai des idées, mais des idées qui ne rapportent pas grand-chose… mais des idées quand même, vous voyez un peu… !? vous savez qu’il n’est pas donné à tout le monde d’avoir des idées… !?
-          Oui, petit garçon…
-          Par contre, grande obédience des pauvres, mes nuits sont un véritable délice. Comparativement à mes journées sous le soleil de l’équateur, c’est du caviar frais… dégoulinant même ! lorsque je m’endors, je suis de suite entouré des plus belles filles du continent ; je goute aux plats les mieux concoctés ; j’ingurgite les alcools les plus enivrants ; je voyage à l’œil dans les plus riches contrées du globe. Je suis vraiment à la fête dans mes nuits ! et, lorsque l’aube pointe son nez, c’est un être aux accus rechargés qui sort des draps. Mais, malheureusement, lumière des terres ensoleillées, avec l’aube se remet en branle l’affreux train-train quotidien, le soleil, les maux de tête, le chômage, le spectacle de ma propre misère.
-          Je peux conclure, sans peur de me gourer, ô immense torche des misérables, que l’existence d’un être comme moi, sous les tropiques, n’est pas bien rose… !
-          J’en conviens à ta suite, pépinière saccagée ! Mais, jusqu’à présent, je ne vois pas de quelle utilité le sage que je suis, pourrait  t’être. Puisque de ta condition, tu tires de toi-même les conclusions qui s’imposent… ?
-          Bon, voilà comme je vous l’ai confié tantôt, Comme la France, j’ai des idées… des idées qui rapportent à vrai dire rien… mais je ne désespère pas de faire un jour mon beurre avec… alors, comme mes méninges, contrairement à mon corps fonctionnent à 200 à l’heure, je me suis demandé s’il ne serait pas possible de tout intervertir… enfin… non pas le jour et la nuit… mais, ne serait-il pas possible, puisque vous êtes un habitué des tours de passe-passe et autres… ne serait-il pas possible que l’énorme réussite dont je suis l’objet, la nuit dans mes rêves, ne se réalise comme par l’effet d’une baguette magique au cours de mes journées de chômeur… !? Sans toutefois rien changer, à la qualité de mes nuits qui reste un acquis dont je ne voudrais en aucun cas voir le changement.
-          Bon, je ne fais que vous demander cette faveur, ô flambeau ardent d’un continent à la traîne. C’est vous qui voyez ce que vous pouvez faire pour moi… ça fait depuis si longtemps que j’attends ce changement de statut sous le soleil des tropiques, que Je peux encore me permettre de patienter deux ou quatre jours de plus… mais pas plus quand même… !!!

mardi 5 juillet 2011

Sagesse africaine

En Afrique
L’homme est un animal de foire
Dont la finalité est
La parade ou l’exhibition sexuelle
La femme est un animal de compagnie
Dont la finalité est
La parade ou l’exhibition amoureuse !