mardi 21 septembre 2010

Nous sommes tous prêts à embarquer ! (Le paradoxe)


Ecoutez ! Je vais vous raconter une histoire assez bizarre… Mais malheureusement, à la fin elle tourne court.
Il y a quelques siècles déjà, les occidentaux débarquaient sur notre continent ensoleillé. A l’époque, nos grands-parents, ne savaient pas trop pourquoi ils nous arrivaient de si loin. Sûrement qu’ils leurs avaient expliqué les raisons de leur présence … Mais ceux-ci n’avaient pas certainement pas bien saisi la chose… surtout que nos grands-parents, ces braves gens, ne leur avaient pas demandé de venir… ils étaient en principe, assez occupés à vivre leurs vies dans leurs forêts, leurs savanes, leurs fleuves, etc.,
Mais voilà, ils étaient là ! Il fallait bien sympathiser avec eux… pactiser… déranger leurs habitudes de campagnard, quoi ! Commercer avec ! Par exemple, échanger des bibelots contre de l’or… !? Ce genre de troc était loin de se valoir… Mais nos si débonnaires grands-parents, n’en savaient pas grand chose à l’époque… On ne pourrait donc point les accuser de  légèreté, ce qui reviendrait également, à taxer leurs partenaires d’outre-mer, de forfanterie ou d’escroquerie…
Mais après le commerce et les autres formes de relations culturelles nouées (religions, comédies, etc.,) il fallait bien aller plus loin. Les occidentaux avaient bien débarqué chez nos grands-parents, il ne restait plus à ces derniers qu’à faire de même dans les espaces enneigés… ! Mais c’est là alors que les choses se gâtèrent… !
Si les Blancs avaient tenu à se ramener sur les terres de nos grands-parents, eux  par contre, n’étaient pas prêts à faire de même en principe, chez eux… et puis, nos grands-parents, ne leur avaient rien demandé… les Blancs n’avaient donc pas le droit de leur imposer le départ vers leurs continents… Surtout que c’était pour les mettre à contribution dans des travaux harassants, au fin fond de contrées inconnues, inhospitalières ; alors que des activités, nos grands-parents n’en manquaient déjà pas dans leurs forêts, leurs fleuves, leurs montagnes…
C’est peut-être à cause de cela que nos grands-parents refusaient, d’embarquer dans leur navire… C’est peut-être à cause de cela que nos partenaires durent user de persuasion, de force, de maltraitance,  pour les convaincre d’abandonner un moment, le plancher des vaches…
Mais voilà, à l’époque de cette déportation en masse de populations, d’un continent à d’autres, incultes qu’ils étaient, nos grands-parents n’avaient rien compris à l’intérêt de ces voyages effectués à l’œil… S’ils avaient su  le véritable intérêt de ces croisières planifiées, ils se seraient laissé faire gentiment. Ils auraient même souscrits d’eux-mêmes, tout sourire, des billets de transports pour l’occident Chrétien !
La raison de leur entêtement à rester ? Je vais vous le redire : les pauvres, ils croyaient  avoir trop de choses à faire dans leurs forêts, leurs fleuves, leurs montagnes ! Mais, ils avaient tort de développer ce genre de raisonnement et je vais vous le prouver sans plus tarder.
Oui ! Ils avaient tort de résister… de s’opposer à leur départ du continent africain au continent européen et américain ! La preuve, regardez ce qui se passe maintenant partout en Afrique, maintenant qu’enfin, nous avons tous compris que vivre en Occident, c’est vivre mieux ! Et croyez-moi, ce n’est pas un slogan publicitaire pour touristes, c’est vraiment la réalité !
Hé oui ! Mon frère du village, les yaourts, la Sécu, les tablettes de chocolats, les loisirs, la liberté, la longévité, la neige, les beaux costards, tout cela est le propre de l’Occident ! Hé oui ! Mon frère resté dans ses forêts, c’est la vérité que je t’assène ainsi, prends-en graine ! Je ne suis d’ailleurs pas étonné, que depuis que nos grands-frères qui ont pu quitter le continent sont partis, il y ait si peu qui soient revenus ! Et je ne m’étonne pas plus, que nous qui sommes restés, n’ayons plus qu’une seule envie : rejoindre nos grands-frères et grandes-sœurs si longtemps partis sans nous ! Si longtemps orphelins de nous sur ces lointaines terres, devenues hospitalières en si peu de temps…
Mais ce que je ne comprends pas, c’est que maintenant que nous ne nous opposons plus à notre expatriation en masse, c’est pourquoi Sarkozy et les autres, y veulent plus qu’on vienne en Occident chrétien… ???!!!

©Essombe Mouangue 2010
Consulter les blogs :



dimanche 19 septembre 2010

La rentrée scolaire au Cameroun !?


En fait, il y a deux lectures que l’on puisse tenter pour  traiter de cet évènement qui engage certainement, le devenir économique et intellectuel du pays : adopter la posture des optimistes, c'est-à-dire, convenir avec eux, que la rentrée scolaire de cette année 2010, comme toutes les années précédentes, est effective ;
1-      que les parents d’élèves aient rempli leur part de contrat annuel, en veillant à procurer à leurs enfants, le matériel scolaire nécessaire pour qu’ils puissent figurer honorablement devant les tableaux noirs.
2-      que toujours les mêmes, aient déboursé aux échéances prévues et même avec de l’avance, les sommes d’argent souvent faramineuses pour leur faible pouvoir d’achat, exigées chaque années par les établissements privés, étatiques et ou paraétatiques. 
3-      qu’enfin les élèves premiers concernés, se soient dirigés avec entrain, malgré la pluie, comme pour tous les mois de septembre dans les établissements privés, étatiques et ou paraétatiques ;
4-      que toujours les mêmes, aient rencontrés dans les salles de classe, bien aérées, des enseignants tout heureux de leur condition, qui les y attendaient à bras ouverts, tout sourire avec les meilleurs résolutions du monde en matière de régularité aux heures de cours et, de qualité d’enseignement pour l’année académique qui ne fait que commencer…
La deuxième manière d’en parler est d’adopter la posture des pessimistes, c’est-à-dire, considérer que la rentrée scolaire de cette année 2010, comme toutes les années précédentes, est râpée ;
1-      que les parents d’élèves, encore moins que les années précédentes, n’aient pu trouver les sous nécessaires pour subvenir à l’achat des fournitures scolaires de leur progéniture, pour qu’ils puissent figurer honorablement devant le tableau noir.
2-      Que toujours les mêmes, encore moins que les années précédentes, n’aient pu réunir les sommes souvent faramineuses pour leur pouvoir d’achat, exigées par les établissements privés, étatiques et ou paraétatiques du pays, tout comme de l’extérieur du pays.
3-       qu’enfin les élèves premiers concernés, se soient dirigés avec le moins d’entrain possible, aidés en cela, par ce satané temps de pluie de septembre, dans les établissements privés, étatiques et ou paraétatiques ;
4-      que toujours les mêmes, aient rencontrés dans les salles de classe, étouffantes par le nombre toujours pléthoriques d’élèves, des enseignants au bord de la crise des larmes, qui les y attendaient de pied ferme, les bras croisés, le visage fermé,  se demandant à quelle sauce, ils allaient être encore dévorés cette année, par ces petits diables d’ignares qui attendent tout d’eux…
                Je vous avoue que j’ai été tenté de me rallier à l’opinion des optimistes sur la question. Surtout qu’avec le climat ensoleillé, qui s’annonce dans le pays, au risque de se taper, qu’on le veuille ou non, une insolation, il vaut mieux développer une attitude optimiste plutôt que pessimiste ! Etre optimiste en Afrique, c’est assurément le signe paraitrait-il d’une bonne santé mentale !
Mais voilà, j’ai été très vite découragé d’abonder dans ce sens, à cause du faible nombre de personnes  optimistes sur la question ! Entre autres, j’ai eu peur de me retrouver tout seul face à ce nombre trop élevé de gens qui sont loin d’être optimistes sur l’effectivité de la rentrée scolaire dans mon pays !
 C’est pas que je crains la solitude en temps normal. Je ne l’ai d’ailleurs jamais crainte, quelle que soit la question débattue. Je ne suis pas plus sensible à l’inclinaison qui voudrait que les avis du plus grand nombre, priment sur la minorité. Mais,  j’ai quand même, moi aussi mes faiblesses ; sur ce point bien précis, j’ai dû me ranger du côté des pessimistes : non seulement, ils paraissent plus pour une fois, plus équilibrés, ils ont aussi l’air bien plus sympathiques que les optimistes ! Et ça, dans nos climats chauds, ça compte énormément, la compagnie de gens amènes !

Consulter aussi :

samedi 18 septembre 2010

Mes merveilleuses années de gloire en taule



J’ai toujours été considéré comme un moins que rien par mon entourage. Cependant, tout a changé pour moi, lorsque les flics de la République sont venus me récupérer chez moi pour me mettre en taule.
Tout a changé pour moi, puisque ma famille et mes amis se sont mis tout d’un coup à me considérer, à me cajoler : « enfin ! » que tout le monde se disait, « une tête de célèbre dans la famille ! »
Mais cette considération, ce respect de mes concitoyens, ne s’est pas fait tout seul. Il a fallu que je leur explique pourquoi il devait maintenant me voir sous un nouveau jour. A l’aimable question posée par l’un d’entre eux, me demandant d’expliciter, pourquoi il devait donc maintenant me voir sous un nouveau prisme, j’ai répondu que : «  parce que, à l’égal d’un Nelson Mandela, je me trouve embastillé !
« Ah bon ! » qu’il a répondu mon déferrent interlocuteur.
-          Hé oui ! Nelson Mandela a été jeté en prison parce qu’il luttait contre la perpétuation de l’apartheid dans son pays.
« Ah !? » toujours le même.
-          Moi, je lutte contre la perpétuation du tribalisme  d’Etat dans mon pays !
« Ah ! Ça, c’est pas mal aussi… mais sais-tu au moins, quand tu sortiras de taule, toi… ! ? » Encore le même.
-          Pourquoi cette inquiétude, mon bon ami !? c’est qu’il m’énerve, le même.
« Parce certainement, la différence entre Nelson Mandela et toi est que si ce dernier a vécu vivant et libre, la fin de l’apartheid en Afrique du Sud, toi, mon frère, tu n’es pas certain d’assister vivant et libre à la fin du tribalisme d’Etat dans ton pays !!! »

Consulter aussi:

essombemouangue.blogspot.com

musiquescamerounaises.blogspot.com

samedi 11 septembre 2010

Pius Njawé s’en est allé


Un grand homme de presse s’en est allé ce 12 juillet 2010 . Pius Njawé était certainement l’un des patrons de presse camerounais, les plus respectés au Cameroun et à l’étranger.  Son engagement pour la liberté de la presse, l’instauration d’une véritable démocratie dans son pays d’origine, lui ont valu l’incarcération, la calomnie, l’humiliation et bien d’autres disgrâces.  
Comme tout homme sujet au doute et à la remise en question, il lui est peut-être arrivé de faiblir un moment, mais il a toujours su se ressaisir pour continuer à être le porte-flambeau d’un combat qui est loin d’être fini. Nous pouvons même dire que cette lutte qui mènera le Cameroun à l’instauration d’une véritable démocratie et d’une indépendance effective, ne fait que commencer.  Son action dynamique manquera aux femmes et aux hommes qui ne désespèrent pas de venir à bout de ces états de fait, qui sont les freins les plus déterminants au développement de nos pays.
Son journal, son œuvre, « Le Messager » demeure présent dans les kiosques, mais pendant combien de temps encore !? Se trouvera-t-il toujours des hommes pour oser continuer, au sein de cet organe de presse de l’opposition à l’ordre établi, le combat de cet admirable autodidacte de la plume ? Se trouvera-t-il toujours des hommes qui puissent oser s’opposer aux faits iniques de la vie politique camerounaise, avec la même hargne et la même détermination que nous avons vu l’habiter, au cours de ses plus de 40 années passées au service de la presse camerounaise !?
Il est difficile de conclure pour ou contre. Toujours est-il que nous nous en voudrons toujours, que cet homme qui a connu les affres des geôles camerounaises, s‘en soit allé aussi facilement, par le fait d’un banal accident de voiture survenu, à des milliers de kilomètres de son pays natal !  À des milliers de kilomètres de sa zone d’échauffourée favorite ! Nous nous en voudrons toujours, qu’un aussi grand homme qui avait tant à donner encore à son pays disparaisse à 53 ans, de cette manière dérisoire qui frise finalement l’anonymat !
Bon vent Monsieur Noumeni Njawé, que la terre de tes ancêtres te soit légère !
consulter aussi: