- Je vous reviens, grand-père… mais plus pour le même problème… c’est que j’ai une nouvelle préoccupation ; quelque chose qui m’empêche de dormir la nuit de la manière la plus sereine possible… Et vous savez que moi, mes nuits de chômeur, comme je vous l’ai confié tantôt, il n’y a rien de plus sacré…
- Qu’y a-t-il encore, mon fils ?
- C’est les élections…
- Quoi les élections…
- Enfin, le problème des élections, mon père. J’arrive pas toujours à comprendre pourquoi on organise des élections au Cameroun… !
- Ah Bon !?...
- Le gouvernement vient d’annoncer leur tenue au courant du mois d’octobre prochain…
- Ah ! c’est la date qui vous met en rogne… jeune homme ?
- Pas du tout, mon père, je me fiche absolument de la date ! On peut même décider qu’elles se déroulent à Noël, le jour du Ngondo, du nouvel an ou encore du Ramadan, ou même le jour de mon mariage, s’il m’arrivait d’aventure de me marier un jour, je m’en bats les pédales ! Ce qui me dérange c’est tout l’ensemble, le package ; c’est le principe même d’organisation d’élections au Cameroun !
- Tant que ça ! mon tout petit bonhomme !?...
- Hé oui ! Grand-père, je me demande à quoi sert la mise en place d’élections présidentielles ou autres, dans un pays où les préalables devant mener à des consultations saines, équitables et équilibrées ne sont pas réunis…
- Qu’entends-tu par là, mon tout jeune… ? Le choc des mots, c’est bien ! Mais après, faut bien quelque chose d’autre à se mettre sous la dent pour rester cohérent et convaincre du bien-fondé de ces dires !...
- Ecoutez, torche des tropiques, je ne suis pas compliqué, mais je me dis bien que pour aller à une élection, il faut bien qu’on soit sûr que l’action que l’on effectue d’aller pointer aux urnes, profite au final, au candidat de son choix… ?
- Oui, c’est pas bête ça, jeune homme ! hé oui ! à quoi ça sert d’aller parader aux urnes, si on n’est pas certain que son vote ira à la personne de son choix ! Faut donc pas y aller… encore que d’autres électeurs ne sont pas aussi exigeants que vous…
- C’est leur problème ! Tant pis pour leur lâcheté ou leur bêtise ! Cependant, moi qui vous parle, je ne suis pas plus un révolutionnaire ! Je veux bien aller voter comme tout le monde, mais je voudrais simplement qu’au préalable on me rassure sur l’efficacité et l’efficience de mon vote !
- Ah bon ! parce que vous estimez qu’il y a une façon de vous rassurez sur la chose… qu’il y a une possibilité pour les pouvoirs publics de vous rassurez de la chose…
- Evidemment, flamme des tropiques ? Je ne suis pas trop difficile ! Ecoutez, pour me faire sortir de mon trou, il suffit de mettre en place, une commission électorale véritablement indépendante, organisant et proclamant le résultat des élections ; un fichier électoral informatisé ; une transparence informationnelle heure après heure pendant le déroulement du vote, en un mot, la possibilité aux médias de tous bords d’avancer les tendances des urnes, avant, pendant et après les opérations de vote, comme cela se passe dans les pays dits avancés. Et pour finir, une élection présidentielle à deux tours, qui garantirait le maximum de visibilité quant au candidat finalement plébiscité par la population. Ceci n’est quand même pas trop difficile à mettre en place, lumière des tropiques, avant d’envoyer les citoyens aux urnes !?
- Présenter de cette manière ça paraît assez facile, mais peut-être plus compliqué à mettre en place, vous ne trouvez pas jeune homme… ?
- Je le conviens avec vous, grand-père… Mais tant qu’il y a la volonté politique, tout est possible à faire… Il semble que c’est elle qui nous manque le plus ! Qu’est-ce qui nous force à organiser des élections présidentielles dans un pays où aucun de ces préalables qui ont fait leur preuve dans maintes pays du monde, ne sont réunies !? Hein ! Dites-le-moi un peu.
- Peut-être le fait qu’on organise des élections dans tous les pays du monde, à des dates fixes… Heu ! Et comme le monde est devenu un grand village, d’après ce qu’il dise de l’autre côté, si nous voulons faire comme tout le monde, il nous faut aussi organiser des élections à dates fixes au pays, même si c’est des élections au rabais… Des élections pour rire… Bon ! ça ne fait pas rire tout le monde, mais ça fait rire quand même une bonne partie du monde, que nous voulons imiter… surtout que certains finissent par rire jaune… Parce que nous les imitons très mal… Nous ne sommes pas de très bons imitateurs, jeune homme…
- Et puis, à force de nous contraindre à organiser des consultations dont certaines personnes au pouvoir, culturellement, n’en n’ont que faire, parce que contraire à leurs intérêts, voilà ce qui en résulte : des élections bâclées manquant fondamentalement de transparence et finalement sans intérêt, et très ennuyeuses, même pour ceux qui les ont mis en branle ! Des élections qui sont finis avant même d’avoir commencé !
- Que faut-il donc faire, grande lumière des tropiques… ?
- Attendre, attendre, espérer que les gens acquièrent une plus grande conscience politique… Qu’ils se mettent au-dessus de basses considérations, de bas calculs, de bas comportements, de bas destins… Qu’ils comprennent qu’ils sont en train de se battre contre eux-mêmes… contre leurs peuples, en définitive contre les perspectives d’avenir de leur patrie ! Et l’Histoire, celle qui ne peut-être falsifiée ne saurait manquer de remettre chacun à sa place véritable !
Révolisation Actu : vendredi 3 décembre 2010
RépondreSupprimerDites à Laurent Gbagbo qu'il fera 18 % !
extrait :
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Il est temps de rappeler une citation de François Xavier Verschave dans son livre "Noir Silence". Il entamait l'un des chapitres du livre par l'annonce à Laurent Gbagbo de ce que son SCORE ELECTORAL ALLAIT ETRE.
Avant le jour des élections.
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"Dites à Laurent Gbagbo qu'il fera 18 % [à l'élection présidentielle de 1990 contre Flélix Houphoüet]
- Mais les sondages lui donnent plus de 60 %
- On ne vous dit pas le score qu'il vaut, mais le score qu'il fera"
Dialogue entre un conseiller élyséen et l'avocat de Laurent Gbagbo, Me Sylvain Maier, rapporté par ce dernier.
extrait de Noir Silence de FXV
qui cite Pierre Prier Les grandes maneuvres de l'après Bédié.
dans Le Figaro du 29/12/1999
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Il faut rappeler à nos cousins Ivoiriens que le système des élections non révocables a été imposé à nos ancêtres de la Commune de Paris.
L'élu révocable qui avait fait l'admiration de Karl Marx et qui servi de modèle à V.I. Lénine pour son "L'Etat et la Révolution" de 1917.... a été assassiné sous les balles des Communards !
ELECTIONS PIEGE A CON !
SOLUTION REVOLUTION
REVOCABLE DELEGATION
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(Un article de Yanick Toutain"